Que lire après … Six versions de Matt Wesolowski

ctoria

Vous êtes à la recherche de nouvelles lectures après avoir fini Six versions ?

J’ai exactement ce qu’il vous faut 😉

De façon non-exhaustive, je vais vous présenter ici différents ouvrages dans le même thème pour prolonger votre plaisir de lecture !

 

Six versions est présenté comme une émission de podcast revenant sur des affaires classées, des cold cases. L’écriture est fluide, structurée, on entre très facilement dans le récit. On écoute/lit des interviews de gens concernés de près ou de loin par l’affaire criminelle sur laquelle revient le journaliste, animateur des podcasts. Bien qu’il s’agisse de fiction, le ton est réaliste. Les personnages sont extrêmement bien développés et donnent tout à fait l’impression d’être de vraies personnes. L’auteur retranscrit à merveille les différentes personnalités et entre dans la psychologie humaine avec facilité. Il sait dresser un portrait psychologique de tous les protagonistes et rendre justice à ceux qui le méritent.

Vous l’aurez compris, on a tout les bons ingrédients d’un véritable « true crime » : un bon narrateur, des interviews très humains, des affaires sordides. Dans la même veine, je voudrais vous présenter différentes lectures axées sur ce genre d’affaires, qu’elles soient réelles ou fictionnelles. 

 

Le « true crime » : (ou documentaire criminel) est un genre qui vient des États-Unis. Au début plutôt littéraire, il s’est vu décliner en vidéo et en podcasts. Il s’agit de relater, au plus près des détails, une affaire criminelle. L’auteur des crimes et ses victimes y tiennent la première place. 

 

One-shot (Histoire complète en un seul tome)

 

• Conviction de Denise Mina. Alors que sa vie tombe en morceaux, Anna McDonald se réfugie dans son podcast de true crime préféré. De façon inattendue, celui-ci traite d’une famille disparue en mer dont elle a rencontré le père quelques années auparavant. Fuyant sa propre vie, elle se lance dans la résolution de l’affaire, persuadée que cet homme n’a pas pu tuer ses enfants comme le prétend l’animatrice. Complétement déjanté, avec l’émission de podcast en toile de fond, ce thriller nous emmène en road-movie sur les traces du passé d’Anna. Car si elle adore écouter les secrets des autres, elle en a tout une flopée à sa charge…

 

• Maura Murray a disparu de James Renner. James Renner est écrivain et journaliste. Ce récit n’est pas un roman de fiction, mais bien l’autobiographie de sa propre obsession. Il explique comment il en est venu à se plonger dans les affaires de personnes disparues et les cas irrésolus jusqu’à la folie. Entrecoupant sa vie personnelle avec la compilation des données qu’il a pu réunir sur Maura Murray, il raconte comment il est devenu accro à l’enquête. Fascinant et dérangeant.

 

Deux femmes sur les traces de sérial killer 

 

• Et je disparaîtrais dans la nuit de Michelle Mcnamara. Après avoir compris qu’un tueur en série sévissait en toute impunité, la journaliste Michelle Mcnamara se lance sur ses traces. Elle réunit toutes les données existantes autour du criminel : victimes, enquêteurs, pistes… Elle crée un dossier conséquent et très documenté sur son parcours et ses agissements. Malheureusement décédée d’une crise cardiaque avant son arrestation, elle aura tout de même contribué à faire connaître et débusquer celui qu’elle a renommé « le Golden State killer ». En témoignage posthume de son travail, les enquêteurs avec qui elle collaborait ont achevé et publié ce livre.

 

• American predator de Maureen Callahan. Dans la même démarche que Mcnamara, Maureen Callahan retranscrit ici la traque d’un tueur et son arrestation. Écrit comme un roman policier, avec pour personnage principale les enquêteurs qui ont traqué ce monstre, l’intrigue monte en puissance au fur et à mesure que l’on se rend compte de l’ampleur de ses crimes. Avec une documentation minutieuse et une mise en scène haletante, Callahan réussit à nous embarquer de façon spectaculaire dans cette affaire. Pas étonnant qu’American predator ai reçu le Grand Prix de littérature policière !

 

 

La collection true crime de 10/18

 

La maison d’édition 10/18 (maison d’édition de format poche d’Editis) a lancé une collection spécialisée dans le true crime. En partenariat avec le magasine Society, qui a déjà consacré des reportages assez fouillés sur ces affaires, un roman écrit comme un polar a vu le jour. Revenant sur chaque affaire avec beaucoup de détails, ils ont pour but de faire « une cartographie des crimes aux Etats-Unis » et donc de publier « une affaire criminelle par État » (d’après l’article paru chez LivresHebdo ).

A ce jour, voici les titres déjà disponibles !

 

• Golden State killer de William Thorp. « Californie : 13 meurtres, 50 agressions, 42 ans de traque ». Le tueur qui doit son nom à Michelle Mcnamara, autrice de Et je disparaîtrais dans la nuit.
• L’affaire Alice Crimmins d’Anaïs Renevier. « New York : été 1965, deux enfants disparus, une mère forcément coupable. » Un documentaire qui en dit long sur la place des femmes et ce qu’on attend d’elles. Malheur à celles qui n’entrent pas dans le moule.
• L’inconnu de Cleveland de Thibault Raisse. « Un suicide, aucune empreinte, aucune identité. » Un cadavre qui avait fort à cacher.
• Les meurtres de Low-country de Arthur Cerf. « Un avocat au-dessus de tout soupçon. Un procès hors norme.  » La fin d’une époque, pas si bonne que ça.
• L’affaire Emmett Tile de J.M Pottier. « Été 1955. Le corps d’un adolescent afro-américain est repêché dans une rivière. Un crime qui va changer l’histoire américaine. » Une histoire amère sur la barbarie raciste impunie.

 

Les citations entre guillemets sont issues du site de 10-18, auquel vous pouvez accéder en cliquant sur les liens des titres de romans.

 

Les influenceurs, écrivains de true crime

 

Le genre du true crime a su séduire sur les réseaux également et plusieurs influenceurs s’en sont emparés. Qu’ils se soient spécialisés dans les affaires criminelles ou qu’ils s’y soient intéressés brièvement, ils ont décidé ensuite d’en faire un livre. Voici ma sélection des plus intéressants (selon moi).

 

• Tremblez ! de Mcskyz. 10 affaires de true crime françaises et internationales déroulées comme sur sa chaîne youtube. Plutôt bien documenté et plus facile à lire qu’à regarder, je trouve. Il lui a fait un petit frère, Tremblez encore !
• Gardez l’œil ouvert de Victoria Charlton. 15 affaires de disparitions, survenues entre la France, les États-Unis et le Québec. Raconté avec émotions et un peu de suspens, on retrouve le rythme de ses vidéos youtube à succès.
• Jiken de Louis-san. Très courts et faciles à lire, ces 10 faits divers marquants ont la particularité de venir d’un pays moins exploité dans le true crime. On parle ici du Japon et de 10 crimes qui ont fait parler d’eux. Ce n’est pas sa thématique principale, mais Louis-san a fait ici un travail intéressant. Je trouve que le livre rend mieux justice aux faits que lorsqu’il les raconte lui-même. Je vous laisse juger.
• Ils sont passés à l’acte de Liv. 13 affaires criminelles brutales et cruelles, françaises ou internationales, racontées par la youtubeuse Liv. Sa particularité est de romancer l’histoire pour créer une immersion plus intense. Dans la peau de la victime, d’un témoin, d’un enquêteur… Elle se glisse tour à tour à la place de l’un d’eux pour faire vivre l’histoire de l’intérieur.

Une thématique plus précise

• La malédiction du Cecil hôtel de Sonya Lwu. On change de format avec ce roman différent des autres puisqu’il ne se concentre que sur un seul lieu. Un seul lieu, mais une multitude d’affaires ! Le Cecil hôtel compte beaucoup trop de crimes en ces murs pour ne pas penser à une malédiction. Sonya Lwu, youtubeuse spécialisée dans le true crime et la psycho-criminologie, revient sur le passé sordide de l’hôtel et sur chacun des faits qui s’y sont déroulés.
• La mort en héritage de Ars Moriendi. Simon Predj, plus connu sous le pseudo Ars Moriendi, anime des podcasts « pour nourrir nos cauchemars ». Il regroupe ici 14 histoires vraies criminelles, toute ayant pour trait commun : la famille. De quoi donner des frissons, effectivement…

 

 

Le true crime sur youtube

 

Il y a de nombreux podcasts et de vidéos sur youtube parlant du true crime. Seulement, j’avoue ne jamais prendre le temps de me poser et d’écouter les podcasts… Et je n’aime pas non plus regarder les vidéos relatant des viols ou des crimes impliquant des enfants. Donc je vais bien vous parler de ma youtubeuse préférée dans le domaine, mais gardez en tête que je trie sur le volet ses vidéos. Même si je préfère lire ce genre d’histoires, si possible fictionnelles, j’apprécie beaucoup son travail sur les affaires de paranormales, disparitions bizarres et autres étrangetés. 

 

Victoria Charlton

 

Victoria Charlton, née en 1993, est une youtubeuse québécoise spécialisée dans le true crime. Elle couvre aussi des sujets comme les phénomènes paranormaux, les creepy pasta et les théories du complot (mes vidéos préférées étant ses vidéos sur « les glitchs dans la matrice« ).

Les Creepy pasta : sont des légendes urbaines inventées et diffusées sur Internet. Totalement fictionnelles, et souvent fantastiques, elles s’inspirent parfois de faits réels. Développées sur un site dédié, certaines sont devenues célèbres et possèdent des adaptations en films ou jeux vidéo (Slenderman et les Backrooms pour ne citer qu’elles).

Ce que j’apprécie chez elle, c’est son empathie pour les victimes. Victoria remet toujours au centre de ses histoires, la victime et sa famille. Elle ne glorifie pas le tueur et ne semble pas éprouver de fascination malsaine pour lui, son travail s’apparente plutôt à un genre de prévention.

Youtubeuse oui, mais elle ne fait pas dans le sensationnel. Ses vidéos sont tournées comme des discussions. Victoria relate des faits et donne ses impressions. Elle n’essaye pas de choquer et reste très naturel dans sa façon de parler.

Elle se documente énormément sur les histoires dont elle parle. Il y a un vrai travail de recherche d’effectué. Parfois, elle arrive à communiquer avec les proches de l’affaire, relayant ainsi leurs messages.

Son petit plus 

De façon complétement subjective, je trouve qu’elle a une voix particulièrement agréable. C’est très important quand il y a un travail de narration ! Peut-être que le petit accent québécois joue aussi, mais je trouve sa façon de parler très fluide et très plaisante à l’oreille.

J’adore aussi son générique ! Il s’agit d’un montage de différentes vidéos tirées de documentaires criminelles. Il n’y a rien de choquants, mais pour certaines, on devine une tension dans la situation. On y voit des scènes banales de vie quotidienne et des scènes plus étranges. Dans le contexte des vidéos et avec la musique qui joue derrière, il y a un certain malaise un peu hypnotique qui se crée.

 

 

J’espère pouvoir un jour vous parler de Feldup 😉

 

Photo de Rey Seven sur Unsplash

Et vous, pour le true crime, qui regardez-vous régulièrement ? Pourquoi ?